Pendant la pandémie de COVID-19, les sociétés occidentales ont adopté une perspective purement biologique et primaire de la vie et en sont venues à considérer que leur seule responsabilité consistait à empêcher à tout prix la mort de leurs citoyens. Pourquoi sommes-nous passés d’une conception tragique de la vie à un monde dans lequel la mort est toujours considérée comme étant injuste ?
Au lieu de privilégier l’économie et les profits, les sociétés occidentales ont pris la décision de sauver des vies à tout prix. Voilà la leçon que nous devrions retenir de la pandémie de COVID-19. Une très grande majorité de citoyens et de chefs de gouvernement ont estimé qu’agir autrement n’aurait été que le symbole de la faillite morale de leurs sociétés. En revanche, les dirigeants qui n’ont pas fait ce choix ont été sévèrement critiqués pour ce qui a été considéré comme un profond manque d’humanisme.
Comment expliquer pareille attitude de la part des sociétés libérales ? A contrario, est-il possible que la conception de la vie privilégiée par ces sociétés se révèle en fait être une conception appauvrie de l’existence humaine qui, lorsqu’elle prévaut, peut mener à des dérives importantes ? Dans son troisième ouvrage sur la pandémie, Jean-François Caron explique les paramètres culturels qui ont mené au développement et à l’acceptation de cette manière typiquement occidentale de concevoir la vie, en plus de chercher à montrer les risques qui peuvent découler de celle-ci.
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