La viabilité et la légitimité de l'État africain n'ont cessé d'être étudiées depuis la vague des indépendances des années 1960. Forgé par un processus exogène, cet État n'est pas le produit d'une dynamique sui generis comparable à celle qui a produit des États-nations puissants et orientés vers leur société en Europe. Économiquement faible, il est dépendant de l'extérieur pour assurer ses fonctions de base. Au pouvoir souvent par la force et non à la suite d'élections libres, ses dirigeants n'ont pas bâti un système politico-administratif de type wébérien. Il n'est donc pas étonnant que l'État africain ait été fréquemment qualifié de ?failli?, de ?patrimonial?, de ?prédateur?, d'?intégral?, bref, d'institution en rupture avec la société. Pourtant, il s'est solidement enraciné?; ses politiques sont proclamées, ses symboles sont réaffirmés et ses frontières, bien qu'héritées de la colonisation, ont résisté. Le présent ouvrage révèle toutefois que le contexte dans lequel l'État africain évolue a profondément changé, notamment depuis l'ouverture démocratique des années 1990. L'environnement institutionnel est désormais marqué par une prolifération d'acteurs nouveaux, disputant le monopole de l'action publique à un État déjà inséré dans un système externe de contraintes et de ressources. L'État n'a plus la maîtrise unilatérale de la production de politiques publiques qui sont devenues des domaines partagés, mais cette situation ne l'affaiblit pas nécessairement. Les contributions réunies ici abordent cette nouvelle donne en explorant d'une façon originale, sur les plans local, national et international, son effet sur la substance et la légitimité de l'État africain.
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- Bibliography, etc. Note
- Comprend des références bibliographiques
- Control Number Identifier
- CaOOCEL
- Description conventions
- rda
- Dewey Decimal Classification Number
- 320.96
- Dewey Decimal Edition Number
- 23
- General Note
- Publié dans le cadre de la desLibris la collection des documents électroniques canadiens
- Geographic Area Code
- f------
- ISBN
- 9782760547636 9782760547629
- LCCN
- JQ1875
- LCCN Item number
- R46 2017eb
- Modifying agency
- CaBNVSL
- Original cataloging agency
- CaBNVSL
- Physical Description | Extent
- 1 texte électronique (xviii, 190 pages)
- Published in
- Québec, Québec
- Publisher or Distributor Number
- CaOOCEL
- Rights
- L'accès est limité aux utilisateurs et aux établissements autorisés
- System Control Number
- (CaBNVSL)thg00975540 (OCoLC)989789963 (CaOOCEL)479293
- System Details Note
- Mode d'accès: World Wide Web
- Transcribing agency
- CaBNVSL
Table of Contents
- Couverture 1
- Titre 7
- Crédits 8
- Avant-propos 9
- Table des matières 13
- Liste des sigles 19
- Introduction – La légitimité de l’État africain dans un contexte de coproduction de la gouvernance 21
- Partie 1 – La régulation et la souveraineté 29
- Chapitre 1 – La construction de la nation sud-africaine 31
- La politique étrangère et la construction de la nation 34
- La représentation internationale et la métanarration sur la nation de l’ANC 36
- Les fondements de la métanarration de l’ANC 37
- La nation arc-en-ciel au service de la réconciliation nationale et continentale 38
- La Renaissance africaine : de l’universalisme vers l’africanisme 41
- La « vente » et la diffusion de la politique étrangère 43
- La représentation internationale mise à l’épreuve: les contestations des activismes Afrikaners 45
- La coproduction des identités (sub)nationales et la (dé)légitimation de l’État 53
- Bibliographie 54
- Chapitre 2 – L’administration de la nature au nom de l’État 59
- La conservation par les aires protégées : un enjeu ancien et politique 62
- Les parcs nationaux de Gorongosa et du Limpopo : faire contrôler l’hinterland au nom de l’État 66
- La contractualisation des carrières, entre mondes de l’État, de l’aide internationale et du secteur privé 69
- Conclusion 73
- Bibliographie 74
- Chapitre 3 – La coproduction du droit 77
- Les principales questions à l’origine de la controverse entourant le Code des personnes et de la famille porté par l’État au Mali 80
- Les stratégies de communication des acteurs : l’efficacité des OSC islamiques dans leur entreprise de délégitimation du discours officiel 81
- Les messages : le choix des discours « mobilisateurs » 81
- Les canaux de communication : l’avantage indéniable 85
- Les stratégies d’actions collectives : la consécration de la victoire des OSC islamiques 90
- Les stratégies d’actions collectives des organisations islamiques 90
- Les stratégies d’actions collectives des organisations féminines 94
- Conclusion : mollesse de l’État et recomposition de l’espace public au Mali 95
- Bibliographie 98
- Partie 2 – Le maintien de l’ordre et les services aux populations 101
- Chapitre 4 – Les crises africaines 103
- L’élargissement du concept de sécurité 105
- L’emprise de la communauté internationale sur les ordres politiques nationaux 108
- L’africanisation de la gestion des crises et la régionalisation des politiques de sécurité 110
- La société civile et la sécurité par le bas 114
- Conclusion 117
- Bibliographie 119
- Chapitre 5 – La coproduction des services publics de sécurité sur les axes routiers au Bénin 123
- Un détour par l’histoire de l’implication des chasseurs dans la sécurisation des routes 126
- Les associations de chasseurs : caractéristiques et organisation 129
- Les modes d’action des chasseurs impliqués dans la sécurisationdes voies publiques 133
- Les perceptions et la place des associations de chasseurs traditionnels (Odè) dans la production de la sécurité 134
- Les enjeux de la coproduction de la sécurité par l’apparition des chasseurs sur les routes 136
- Conclusion 145
- Bibliographie 146
- Chapitre 6 – Les collectivités locales décentralisées à l’épreuve de la reddition de comptes 147
- La démarche méthodologique 148
- Le concept de la reddition de comptes 149
- Du concept aux textes : quelques dispositions des lois sur la reddition de comptes au Bénin 152
- Les points de vue des élus locaux et des usagers des services publics sur la reddition de comptes 156
- Les points de vue des élus 156
- Les points de vue des usagers et de la société civile 160
- Conclusion 162
- Bibliographie 163
- Partie 3 – La gouvernance économique et le développement 165
- Chapitre 7 – La gouvernance du développement au Bénin et au Togo 167
- L’évolution historique des interactions dans la gouvernance du développement au Bénin et au Togo 169
- La période de la danse solitaire (1960-1980) : des rapports antagonistes marqués par des dictatures militaires et un monopole étatique 169
- La période 1980-2000 : des institutions financières internationales qui s’invitent dans la danse face aux États délégitimés 171
- La période suivant l’an 2000 : les OSC incontournables et une institutionnalisation de la cogérance à trois 175
- L’État toujours présent face aux contraintes et aux ressources sociohistoriques 179
- Un environnement international influent 179
- L’importance des spécificités sociopolitiques et économiques nationales 181
- Conclusion : l’État concurrencé, mais pas impuissant 183
- Bibliographie 184
- Chapitre 8 – L’évaluation de la gouvernance en Afrique 187
- Les randomistas et l’évaluation randomisée 188
- Un engouement sans précédent 191
- L’Afrique : un terrain privilégié de l’évaluation aléatoire 192
- L’évaluation aléatoire et les nouvelles modalités d’influence internationale sur l’action de l’État 194
- Conclusion 197
- Bibliographie 199
- Conclusion – L’État africain devant l’impératif de la gouvernance partagée 203
- Le constat d’un pouvoir régalien fragmenté 204
- Les réactions de l’État africain 205
- Les perspectives d’un État caméléon 206
- Bibliographie 208
- Notices biographiques 209
- Quatrième de couverture 212