Conditions de faisabilité et utilité de la surveillance de la COVID-19 à l’aide du monitorage du SRAS-CoV-2 dans les eaux usées

La surveillance du SRAS-CoV-2 dans les eaux usées est un domaine en plein développement, et elle est de plus en plus utilisée par certaines autorités nationales et internationales comme instrument complémentaire à la vigie sanitaire usuelle permettant de suivre le virus et ses variants dans la population. Le contrôle de la pandémie de COVID-19 repose sur l’application de nombreuses mesures sanitaires de prévention, qui imposent des contraintes et des restrictions importantes. Ces dernières ont des répercussions sociales et économiques majeures. Puisque le virus SRAS-CoV-2 continue de circuler et de se transformer, il est nécessaire de développer des stratégies de suivi robustes en matière de surveillance et de contrôle des infections par ce virus. Plusieurs études ont mis en évidence l’existence possible d’une relation entre les concentrations d’ARN viral dans les eaux usées et la circulation du SRAS-CoV-2 au sein de la population. Par ailleurs, divers groupes de recherche dans le monde essaient de mieux comprendre comment les organisations de santé publique pourraient se servir de cet outil de vigie pour complémenter d’autres indicateurs de vigie de la COVID-19. Jusqu’à maintenant, aucune revue systématique sur ce type de surveillance n’a toutefois été réalisée. Dans le contexte d’un projet québécois mené par des chercheurs sur le sujet au printemps 2020 et en accord avec son mandat visant à soutenir les acteurs de la santé publique au Québec, le Groupe scientifique sur l’eau (GSE) de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dresse un portrait des connaissances scientifiques sur les conditions de faisabilité de la surveillance du SRAS-CoV-2 dans les eaux usées et de son utilité éventuelle, dans une perspective de santé publique.